Hausse des prix en conséquence du conflit ukrainien

Les Français craignent l’inflation, qui a atteint un niveau record depuis les années 80 en mars à 4,5%, et dont l’évolution en avril ne tend pas à diminuer. La part des ménages jugeant et notifiant une augmentation des prix a progressé, et se base sur des faits confirmés par la Banque mondiale.  

Une hausse des prix durable 

Selon la banque mondiale, la hausse des prix et surtout leur maintien à des niveaux élevés semble identifié jusqu’en 2024. Cette hausse des prix est en outre généralisée, ce qui ne permet pas les substitutions et ne tend pas à diminuer les coûts de production ou d’extraction des matières premières. 

SI le gaz devrait flamber, le baril tend également à rester à un niveau élevé. D’un point de vue agricole, les industries agroalimentaires risquent d’être fortement touchées. L’inflation du blé devrait atteindre 18%, sans compter les difficultés d’approvisionnements des années à venir au regard de la destruction des récoltes. L’huile et la lécithine de tournesol sont d’ores et déjà concernées par des pénuries et une augmentation de leur coût. 

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Selon la Banque mondiale, le maintien élevé des cours est directement associé à l’impossibilité de substitution des ressources et/ou ingrédients. Par ailleurs, c’est autant l’énergie que les intrants agricoles qui flambent, ne permettant pas une réduction des coûts de production, et conduisant alors, in fini à des prix alimentaires démultipliés. 

Il convient également de noter et d’identifier d’autres pénuries ou difficultés d’approvisionnement moins connues mais touchant notamment les emballages, ou les stickers d’étiquetage La hausse du FRET, du transport, du stockage contribue également à l’augmentation générale des coûts de production. En résumé ce sont les prix de l’énergie, des produits agricoles, des denrées alimentaires mais également de la logistique et des transports qui augmentent. 

La peur des classes moyennes 

La petite classe moyenne est aujourd’hui particulièrement impactée par l’inflation ; Sans aides publiques mais au revenu trop faible pour « bien vivre », ces populations qui ont le sentiment de contribuer sans recevoir fonctionnent et évoluent « à flux tendu ». 

Ces dernières ont alors recours à de nombreuses stratégies d’optimisation, comme le paiement fractionné, les micro-crédits ou encore les cashback. Si certains économisent sur les services et les loisirs, d’autres renoncent déjà à se chauffer, utiliser leur voiture ou recourir à des soins médicaux. 

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Selon une étude menée par l’ADN Magazine, 95% des personnes interrogées sont inquiètes des hausses des prix à venir, et la peur de la précarité associée. « 72 % des personnes interrogées décrivent ainsi la difficulté à boucler leur budget comme une source d’angoisse au quotidien »  

Première préoccupation des Français aujourd’hui, le pouvoir d’achat est au centre des débats. La précarisation des jeunes, mais également multigénérationnels a des conséquences également sur les solidarités intergénérationnelles qui diminuent. Les Français et Françaises dépendent beaucoup des primes de l’État (allocation de rentrée scolaire…) ou des entreprises, qu’ils jugent d’ailleurs indispensables pour équilibrer leur budget. Les primes sont un complément de revenu essentiel. Toutefois cette mesure est ponctuelle alors que l’augmentation générale du niveau des prix est un phénomène qui est, lui, structurel. La prime inflation du gouvernement est donc une réponse circonstanciée et temporaire.

Publié le 13 mai 2022 par Benoit Bernanque – Dernière modification le 13 mai 2022