Les Franciliens risquent de vivre une journée de paralysie le jeudi 18 septembre 2025. Les quatre syndicats majoritaires de la RATP – CGT, FO, Unsa Mobilité et CFE-CGC – ont uni leurs forces pour appeler à la grève. Une unité rare, représentant près de 90 % des effectifs selon eux, qui annonce de fortes perturbations sur les lignes de métro, RER et bus. Pour beaucoup d’usagers, c’est la perspective d’un retour aux journées de chaos déjà vécues lors des grandes mobilisations sociales.
La SNCF n’échappe pas non plus à la contestation. La CFDT Cheminots a confirmé sa participation, sans préciser l’ampleur des actions prévues. Sud-Rail, à l’origine d’un appel distinct pour le 10 septembre, réserve encore sa décision pour le 18. Quant à la CGT-Cheminots, premier syndicat de l’entreprise, elle reste prudente, préférant pour l’instant concentrer ses forces sur la date initiale. Résultat : les voyageurs de longue distance et du quotidien devront s’attendre à un scénario pour le moins confus.
Les contrôleurs aériens prévoient des annulations massives
Le ciel ne sera pas épargné. Le SNCTA, qui regroupe 60 % des contrôleurs aériens, a déposé un préavis couvrant la période du 18 septembre au matin jusqu’à la fin de service du 19. À la clé, des revendications salariales liées à l’inflation 2024 et une réforme de leur gouvernance interne. Les précédents donnent une idée du chaos à venir : en juillet, près de 1 000 vols avaient été annulés, touchant environ 125 000 passagers.
À Roissy comme à Orly, la perspective est donc claire : annulations et retards en chaîne. Air France pourrait être entraînée, la CGT de la compagnie ayant déjà annoncé sa participation, tandis que la CFDT envisage de rejoindre le mouvement. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a d’ores et déjà fermé la porte à toute concession, une fermeté qui laisse peu d’espoir d’apaisement pour les voyageurs.
Derrière cette mobilisation, c’est le projet de budget 2026 du gouvernement Bayrou qui cristallise les tensions. Avec 43,8 milliards d’euros d’économies et de recettes supplémentaires au programme, le texte concentre les critiques. Parmi les mesures les plus contestées figure la suppression de deux jours fériés, rejetée par 84 % des Français selon un sondage Odoxa. À cela s’ajoutent des coupes dans les services publics et un gel de certaines prestations sociales, perçus comme une double peine pour la population.
L’appel à la grève est porté par l’ensemble des huit confédérations syndicales – CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires. Une unité rarement observée depuis le mouvement contre la réforme des retraites. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a résumé le climat en parlant d’un véritable « musée des horreurs » budgétaire.
Le choix du jeudi 18 septembre n’est pas anodin. Il intervient huit jours après l’appel citoyen « Bloquons tout » du 10 septembre et dix jours après le vote de confiance du gouvernement. Selon Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, cette date vise à maximiser la participation en offrant un cadre légal et organisé à la contestation.
La veille à 17 h, la RATP et la SNCF publieront leurs prévisions de trafic, un exercice devenu presque rituel en France lors des grandes grèves. Côté aérien, les passagers devront consulter directement leur compagnie. En cas d’annulation, remboursement et réacheminement sont possibles, mais pas d’indemnisation, la grève relevant des « circonstances extraordinaires ».