Le mois de mai signe notamment le mois des évolutions tarifaires, dont notamment celui du SMIC. Selon la loi française, le pouvoir d’achat des travailleurs est protégé par le SMIC et une revalorisation automatique dès lors que les prix augmentent afin de ne pas mettre en difficultés les ménages les plus modestes.
Des origines définies
Instauré dans les années 1970, le salaire minimum interprofessionnel de croissance, plus connu sous le nom de SMIC est le salaire minimal devant être versé aux salariés par heure de travail effectif.
Par principe, l’instauration d’un salaire minimum stimule la consommation en augmentant le pouvoir d’achat des salariés. De fait, cette hausse de la demande augmente la production des entreprises et peut donc constituer un véritable outil de relance économique. C’est une manière d’augmenter la consommation et stimuler l’activité.
A noter qu’aujourd’hui, la proportion des bénéficiaires du SMIC est plus marquée dans certains secteurs d’activités. On identifiera ainsi notamment, la branche de l’hôtellerie, de la restauration, avec 37 % des salariés au SMIC. À l’inverse, dans d’autres secteurs d’activité tels que celui de la production de gaz, d’électricité et d’eau ou encore de l’information et de la communication, peu de salariés touchent le SMIC, moins de 3 % des effectifs totaux.
Selon une étude DARES réalisée au 1er janvier 2021, la France comptait 2,04 millions de Français payés au Smic, soit 12% de l’ensemble des salariés du privé.
Cette mesure de protection des salariés peut également conduire à des sanctions de l’employeur ne respectant pas ses obligations. Dans cette mesure, l’employeur qui verse des salaires inférieurs au SMIC est passible d’une amende de 1 500€ par salarié rémunéré en dessous des conditions légales. La récidive est également sanctionnée.
A noter parallèlement que certains accords de branche, plus favorables peuvent ainsi imposer des salaires minimums conventionnels un peu au-dessus du Smic, faisant sortir les salariés de la nomenclature. De la même façon, une revalorisation du smic peut rattraper le minimum des accords de branche et faire mécaniquement gonfler le nombre de bénéficiaires.
Une revalorisation marquée en 2022
Le code du travail prévoit la revalorisation du Salaire Minimum au 1er mai, notamment lorsque l’indice des prix à la consommation connaît une augmentation de plus de 2 %. Au regard de la situation 2022, le niveau de SMIC est valorisé à compter du 1er mai et passe ainsi de 1 603,12 à 1 645,58 euros pour un temps plein soit un Smic mensuel net à 1 302,64 euros au lieu de 1 269 euros précédemment. L’augmentation est de 34 euros nets par mois.
Au regard de la précédente valorisation, intervenue au 1er janvier dernier, le Smic aura donc augmenté de 5,9 % et pris 72 euros nets en un an. Ce coup de pouce est jugé non négligeable dans la période d’augmentation des prix à la consommation. Depuis le 1er janvier 2022, le taux horaire est de 10,57 euros depuis janvier 2022, c’est le montant versé pour une heure de travail.
A noter, que dans le secteur hôtelier, les salariés disposent d’un salaire différent du SMIC légal, calculé sur 39h et non sur 35h.
L’augmentation du SMIC est également une charge complémentaire pour les entreprises. Plusieurs pistes de réflexion se tournent vers une réforme éventuelle du SMIC dans les années à venir notamment avec un smic différent en fonction des branches, un smic régional également. D’autres plaident pour la responsabilisation des partenaires sociaux pour fixer des niveaux de salaire minimum dans chaque branche.
Benoit Bernanque est rédacteur spécialisé Finance pour de nombreux sites internet depuis le début des années 2000