Les Français peinent à trouver leurs marques face aux mouvements actuels des taux d’intérêt. Alors que le Livret A vient de passer à 1,7% en août 2025 et que l’inflation décélère, beaucoup d’épargnants s’interrogent encore sur les rendements réalistes qu’ils peuvent attendre de leurs placements. Entre produits garantis et investissements plus dynamiques, le paysage de l’épargne s’est transformé depuis les dernières années.
Des livrets règlementés à la baisse mais toujours positifs
La rémunération des livrets règlementés suit désormais une courbe descendante après le pic atteint lors de la crise inflationniste. Le Livret A et le LDDS rapportent maintenant 1,7%, contre 3% début 2025. Le LEP conserve un avantage avec un taux de 2,7%, même si ce dernier a lui aussi diminué. Malgré ces baisses, ces placements offrent encore un rendement réel légèrement positif compte tenu d’une inflation revenue autour de 1% en 2025.
Pour une épargne de précaution disponible immédiatement, ces livrets restent la solution la plus adaptée. Tout placement promettant des gains nettement supérieurs avec garantie en capital devrait éveiller la méfiance des épargnants. Les produits d’épargne logement, comme le PEL ou le CEL, affichent des performances encore plus modestes avec respectivement 1,75% et 1,25%, rendements qui ne permettent pas de compenser l’inflation après fiscalité.
L’assurance-vie retrouve des couleurs
Les fonds en euros des contrats d’assurance-vie ont servi un rendement moyen de 2,6% en 2024, maintenant ainsi leur performance de 2023. Certains contrats ont même dépassé les 3,5%, voire atteint 4,65% pour les fonds les plus dynamiques. Ces résultats marquent une stabilisation après plusieurs années difficiles. Les assureurs ont puisé dans leurs réserves pour maintenir ces niveaux de rémunération face à la concurrence du Livret A.
Pour un horizon de placement de quelques années, ces supports restent pertinents. Leur performance demeure toutefois sensiblement inférieure à celle des livrets règlementés après prélèvements sociaux et fiscalité. La situation pourrait évoluer favorablement en 2025 si les assureurs parviennent à stabiliser leurs portefeuilles obligataires. Pour augmenter le potentiel de rendement, les épargnants peuvent opter pour une part d’unités de compte, qui comportent néanmoins un risque de perte en capital.
La bourse pour le long terme : une option à ne pas négliger
Sur des périodes prolongées, les marchés actions ont historiquement généré des rendements moyens compris entre 5 et 7% par an. Ces performances ne sont évidemment pas linéaires et dépendent fortement des points d’entrée et de sortie. L’année 2024 a confirmé cette tendance avec une hausse de 18% pour les marchés mondiaux et 25% pour le S&P 500 américain. Cependant, le CAC 40 français n’a progressé que de 1%, pénalisé par l’instabilité politique.
Pour faire fructifier un capital sur quinze à vingt ans, les actions diversifiées constituent un levier intéressant. Cette approche suppose de pouvoir se passer de l’argent investi pendant une durée significative et d’accepter les fluctuations inhérentes aux marchés. La régularité des versements et une bonne diversification géographique et sectorielle permettent de lisser les risques. Les secteurs de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité et des énergies renouvelables continuent d’attirer l’attention des investisseurs pour les années à venir.
Les placements boursiers s’accompagnent d’une vision optimiste sur la croissance économique mondiale. L’investissement progressif via des supports diversifiés, comme les fonds indiciels ou les ETF, permet de bénéficier du potentiel des marchés sans avoir à sélectionner soi-même les valeurs. Les données historiques montrent qu’un dollar placé en bourse en 1970 valait seize dollars en pouvoir d’achat réel en 2024, malgré plusieurs crises majeures traversées.
La diversification entre placements garantis et supports plus dynamiques reste la clé d’une stratégie équilibrée. Les livrets règlementés gardent leur pertinence pour l’épargne de précaution et les projets à court terme. L’assurance-vie mixte permet de combiner sécurité et dynamisme selon le profil de chaque épargnant. Les marchés actions, malgré leur volatilité, demeurent un moteur essentiel de création de valeur patrimoniale pour qui sait se projeter sur le long terme et accepter les aléas du chemin.