Janvier marque le versement des intérêts pour la plupart des épargnants français. Cette échéance s’accompagne d’une réalité souvent négligée : la taxation de ces gains. Entre solutions totalement défiscalisées et comptes soumis aux prélèvements, le régime fiscal appliqué aux produits bancaires demande quelques éclaircissements.
Les livrets réglementés conservent leur immunité fiscale
Un nombre restreint de placements échappent complètement à l’impôt. Le Livret A reste le plus connu de ces produits exonérés, aux côtés du LDDS et du LEP. Le Livret Bleu du Crédit Mutuel suit le même régime. Ces enveloppes réglementées distribuent leurs rendements début janvier sans qu’aucun prélèvement ne vienne amputer les sommes créditées. Le Livret Jeune bénéficie d’une protection similaire. Sur ces supports, les montants indiqués correspondent aux versements effectifs, sans aucune déduction à prévoir.
La situation change radicalement pour les comptes sur livret commercialisés par les banques. Qu’ils proposent des offres promotionnelles temporaires ou des conditions standards, ces produits subissent le prélèvement forfaitaire unique. Ce dispositif, également appelé flat tax, prélève 30% des intérêts générés : 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de contributions sociales. Les relevés bancaires font apparaître les intérêts bruts avant de détailler les ponctions successives qui réduisent le montant net perçu.
Le CEL occupe une position particulière parmi les placements réglementés. Avec son rendement actuel de 1,25%, il subit la flat tax de 30% sur les intérêts. Les détenteurs peuvent néanmoins demander une dispense de prélèvement fiscal à leur établissement bancaire, ce qui ramène la taxation aux seuls 17,2% de prélèvements sociaux.
Le PEL connaît un traitement variable selon la date de souscription. Les contrats ouverts entre 2014 et 2018 ne supportent que les cotisations sociales à 17,2%, l’impôt sur le revenu ne s’appliquant pas. Les plans souscrits avant 2014 ou après 2018 se voient appliquer l’ensemble de la flat tax. Ces différences témoignent des modifications législatives successives qui ont remodelé la fiscalité de l’épargne.
L’évolution du cadre fiscal montre une orientation vers davantage d’uniformité dans le traitement des placements. Les produits totalement exemptés demeurent l’exception et concernent exclusivement les livrets réglementés, dont les plafonds de dépôt restent contraints. Cette configuration incite les épargnants à répartir leur patrimoine entre enveloppes défiscalisées et supports plus rémunérateurs mais taxés. La déclaration fiscale du printemps 2026 ne mentionnera d’ailleurs que les revenus issus des comptes soumis à l’impôt. Les gains des livrets réglementés exemptés ne requièrent aucune déclaration et apparaissent déjà nets de toute charge.
Les établissements bancaires anticipent une stabilité des taux pour les mois à venir sur les livrets réglementés. Les conditions de marché laissent présager le maintien des grilles tarifaires actuelles jusqu’à l’été 2025 au minimum. Cette visibilité permet aux épargnants de planifier leur stratégie d’allocation sans craindre de bouleversements réglementaires majeurs à court terme.