La remontée des taux va-t-elle entrainer la baisse des prix de l’immobilier ?

Alors que la remontée des taux d’intérêt vient d’être confirmée par la BCE (Banque centrale européenne) de manière à mieux maîtriser l’inflation, le marché de l’immobilier est marqué quant à lui par un ralentissement. Qu’en-est-il des prix ?

Une hausse des taux d’intérêts encore contenue

La banque centrale européenne confirme l’augmentation des taux d’intérêts en juillet prochain sur les prêts consentis aux banques pour contrer les effets de l’inflation. La Banque de France a d’ailleurs précisé vendredi 3 juin que les taux atteignaient désormais 1.25 à 1.30% contre 1.10% avant le mois de mai. Explications : avec des taux plus élevés, les entreprises investissent moins, la production et la consommation ralentissent donc. Conséquence, quand il y a moins de demandes, les prix se stabilisent, voire diminuent. Toutefois, pour éviter toute récession économique, les taux ne doivent pas augmenter brutalement. Christine Lagarde précise que tout est une question de dosage. Les taux pourraient ainsi augmenter puis redescendre pour remonter à nouveau.

Des conséquences sur le marché de l’immobilier ?

Avec des taux d’intérêts plus élevés, certains ménages verront leur capacité d’emprunt mécaniquement baisser. Il pourra même être plus difficile d’emprunter dans la mesure où les banques seront plus exigeantes en termes de garanties. Le marché de l’immobilier va donc subir deux conséquences directes : le ralentissement des ventes et le retour de la négociation. 

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La baisse des ventes est déjà amorcée depuis le mois de février 2022 (-9%). Cette tendance est confirmée est le nombre croissant de prêts relais (+ 10 à +15% selon la Centrale de financement). Dans l’ancien, le recul des ventes s’élève à -13.4%. Quant aux négociations, les professionnels parlent de 5 à 7% du prix du bien selon les villes. 

Côté prix, seuls les biens les moins demandés seront concernés par une baisse. Les maisons éloignées des centres-villes par exemple ont déjà moins la cote du fait de la hausse des carburants. Rappelons qu’elles étaient l’objet de toutes les convoitises au lendemain du premier confinement en 2020. Dans les zones tendues, pas de baisse à prévoir mais plutôt un ralentissement de la hausse du prix du m2. D’autant que l’augmentation des taux d’intérêt est maintenue sous la barre des 2%. Actuellement, un prêt de 200.000€ au taux de 1.45% sur 20 ans représente un surcoût de 40€ par mois seulement.

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L’épargne mieux rémunérée

Face à l’augmentation des taux d’intérêt, les produits d’épargne tels que le livret A, le LDDS ou le livret épargne populaire seront sans doute plus rentables dès le mois d’août 2022. Une logique contre l’inflation : plus on épargne moins on consomme. Le gouverneur de la Banque de France y est en tout cas favorable. Le calcul du nouveau taux d’intérêt prendra en compte l’inflation constatée au mois de juin 2022. A ce jour, le nouveau taux théorique atteint déjà 1.9%. Il n’est donc pas exclu que le livret A et le LDDS passent à 2%. Le livret Epargne populaire, rémunéré à 2.2% actuellement, pourrait atteindre quant à lui les 4% à 4.5%. Une bonne nouvelle quand on sait qu’un apport financier conséquent contribue à rassurer les banques lors de la souscription d’un prêt immobilier.

Publié le 9 juillet 2022 par Benoit Bernanque – Dernière modification le 9 juillet 2022