En raison de la baisse de l’inflation en France, le taux du Livret d’Epargne Populaire (LEP) pourrait être abaissé à compter du 1ᵉʳ août 2023. En parallèle, la rémunération du livret A pourrait augmenter, influençant ainsi les stratégies de placement des Français.
Baisse de l’inflation et ses conséquences sur le LEP
L’inflation ralentit, et par conséquent le taux de rémunération du LEP devrait lui aussi reculer. En effet, d’après la note de conjoncture de l’INSEE de juin 2023, la progression des prix à la consommation en glissement annuel a été ramenée à 5,1 % en mai 2023, contre 5,9 % le mois d’avril précédent.
Ce ralentissement résulte notamment de la baisse des tarifs de l’énergie, des produits alimentaires, des produits manufacturés ainsi que des services. Si ce mouvement persiste, le taux d’inflation peut même passer à 4,4 % d’ici à la fin de l’année, soit le niveau le plus bas atteint depuis mars 2022.
La baisse du taux d’intérêt du LEP
Si cette nouvelle est réjouissante pour les consommateurs, elle ne l’est pas forcément pour les épargnants !
Il faut dire que le taux du LEP, qui doit suivre la progression moyenne des prix, en dehors du tabac, au cours des six derniers mois, est appelé à baisser. Ainsi, ce taux pourrait être ramené à 5,60 % au 1ᵉʳ semestre 2023, contre 6,10 % au 2ᵉ semestre 2022.
Toutefois, ce recul pourrait ne pas se concrétiser si le gouverneur de la Banque de France et le ministre de l’Économie renoncent à l’application stricte de la formule par laquelle est calculée la rémunération du LEP. Ce scénario est néanmoins très peu probable.
LEP vs Livret A
En dépit de ce recul attendu, le LEP demeure la meilleure formule de placement face aux aléas de l’inflation. Ainsi, en déposant sur votre LEP le montant maximum de 7 700 €, rémunéré à 5,60 % net d’impôt pendant 1 an, ce dernier pourra vous rapporter chaque année 431,2 € d’intérêts.
En comparaison au livret A, dont bénéficient près de 55 millions de Français, dont le taux de rémunération actuel est de 3 % (tout comme le LDDS et le livret bleu), ce qui est presque près de la moitié de celui du LEP.
Si le livret A et le LDDS devaient, dans le meilleur des cas, atteindre un taux de 4 % le 1ᵉʳ août, ils resteraient bien en dessous du taux du LEP.
Cela dit, seulement 18 millions de Français peuvent prétendre à l’ouverture d’un LEP. En effet, le Livret d’Epargne Populaire est réservé aux personnes aux revenus modestes. Ainsi, pour accéder à ce livret, votre RFR de 2021 ou 2022 doit se situer en dessous d’un certain seuil. En d’autres termes, votre RFR doit être inférieur ou égal à 21 393 € pour une part isolée et à 32 821 € pour deux parts de quotient familial.
Ainsi, ce ralentissement de l’inflation aura forcément un impact direct sur l’évolution des taux d’épargne. Pour cela, il est nécessaire de se tenir informé et d’adapter sa stratégie d’épargne en conséquence.
Benoit Bernanque est rédacteur spécialisé Finance pour de nombreux sites internet depuis le début des années 2000