En dépit de l’inflation persistante, les consommateurs devraient enfin pouvoir constater des baisses de prix au niveau des supermarchés. Le recul des coûts des matières premières et de la fabrication donne un peu de répit aux détaillants, mais la situation générale reste mitigée.
Allons-nous retrouver un équilibre des prix ?
Selon l’INSEE, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 13,6 % en un an. Confrontés à une telle inflation, les distributeurs et les producteurs ont entrepris une politique de réduction des prix de certains produits afin que les ménages français puissent moins souffrir de cette situation.
Ainsi, le recul des prix des matières premières comme des coûts de production commence à être ressenti en rayon. Par exemple :
- Les produits avicoles verraient une baisse de leur prix de l’ordre de 3 % ;
- Quant aux pâtes, elles devraient baisser de 3 à 10 % selon les marques ;
- Les huiles de colza et de tournesol sont également concernées par cette baisse, avec un recul de 3 à 15 %, de même que les produits dérivés du papier ;
- L’alimentation animale serait aussi touchée par cette baisse.
Toutefois, cette baisse de prix ne représente pas grand-chose, et la situation est bien plus complexe.
En effet, Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution, rappelle que le panier moyen d’un consommateur comporte en réalité « autant de produits en hausse qu’en baisse ». La baisse des prix sera limitée en fonction du produit concerné et du niveau de prix pratiqué précédemment.
Est-ce que les produits des multinationales vont se raréfier dans les rayons ?
Face au refus de renégocier les prix pratiqués par certaines multinationales, des enseignes de la grande distribution songent à réduire la présence de ces dernières dans leurs rayons.
Le Président du groupement « Les Mousquetaires », Thierry Cotillard, dont font partie les enseignes Intermarché et Netto, a évoqué une possible réduction des gammes de produits issus des grandes marques au profit des marques de distributeurs (MDD).
Ainsi, les rayons de Coca Cola pourraient se réduire à 30 produits d’ici à mars 2024, au lieu de 50. Il a aussi fait part de son espoir de voir une baisse allant de 3 à 5 %, voire 10 %, des prix de vente de quelques produits à partir de mars 2024.
Il a toutefois lancé un appel contre les pratiques de certains grands groupes dont les prix de leurs produits sont majorés à chaque changement d’emballage.
Dans un contexte économique toujours instable et un équilibre précaire entre hausse et baisse des prix, la surveillance des prix pratiqués dans les rayons des grandes surfaces reste une nécessité criante.
Benoit Bernanque est rédacteur spécialisé Finance pour de nombreux sites internet depuis le début des années 2000