Coup de théâtre pour les retraités : les pensions échappent au gel budgétaire

Au terme d’un marathon parlementaire houleux, les retraités français peuvent souffler. Leurs pensions de base vont bien augmenter dès le début de l’année prochaine. L’indexation prévue par le Code de la sécurité sociale entre en vigueur, conformément à la réglementation en cours. Cette augmentation de 0,9% reflète l’évolution moyenne des prix constatée en 2025 par l’Insee, hors produits du tabac.

Le parcours législatif a connu de nombreux rebondissements. La version initiale du budget de la Sécurité sociale envisageait un gel total, baptisé « année blanche », qui aurait permis de dégager près de 3,6 milliards d’euros d’économies, dont 2,7 milliards uniquement sur les régimes de retraite. Les députés ont d’abord rejeté cette proposition en novembre. Les sénateurs ont tenté de remettre partiellement en place ce dispositif, avant que l’Assemblée nationale ne l’écarte définitivement lors de l’examen en deuxième lecture.

Quand verrez-vous cette hausse sur votre compte ?

Le texte budgétaire ayant été adopté définitivement mardi sans modification de la règle d’indexation, l’application automatique du mécanisme légal s’impose. Les bénéficiaires percevront leurs versements revalorisés à partir de février 2026. Cette décalage s’explique par le décalage habituel entre la période de pension et la date effective de paiement. Le ministère du Travail a diffusé une circulaire dès lundi pour formaliser cette revalorisation.

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Concrètement, une pension mensuelle de 1.200 euros connaîtra une progression de 10,80 euros. Sur l’année complète, l’augmentation atteindra environ 130 euros. Ces montants concernent uniquement le régime de base. Les pensions issues des régimes complémentaires obéissent à d’autres modalités de revalorisation, propres à chaque caisse. Prenons l’exemple de l’Agirc-Arrco, qui couvre 14 millions d’anciens salariés du secteur privé. Habituellement ajustées chaque novembre, ces pensions n’ont connu aucune évolution cette année en raison d’un désaccord persistant entre organisations syndicales et représentants patronaux qui pilotent conjointement ce régime.

Des montants variables selon les caisses de retraite

L’application uniforme du coefficient de 0,9% masque des écarts significatifs dans les montants perçus. Les anciens agents des industries électriques et gazières, affiliés à la CNIEG, bénéficieront d’une pension moyenne brute de 3.095,61 euros mensuels après revalorisation, soit un gain de 27,61 euros par mois. Du côté de la RATP, les retraités toucheront en moyenne 2.690 euros bruts, avec une progression mensuelle de 24 euros. Les pensions moyennes des anciens cheminots de la SNCF passeront à 2.298,50 euros bruts, représentant une augmentation de 20,50 euros.

Pour les fonctionnaires civils de l’État, la pension moyenne s’établira à 2.243 euros bruts mensuels après l’ajustement de janvier. Les militaires à la retraite percevront quant à eux 1.830,33 euros bruts en moyenne. Les anciens salariés du privé sans régimes spéciaux touchent en moyenne 814 euros via la CNAV pour la partie base, auxquels s’ajoutent environ 527 euros de complémentaire Agirc-Arrco, portant le total mensuel brut à environ 1.348 euros.

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Cette indexation des pensions s’inscrit dans un contexte économique plus stable qu’en 2024 et 2025, où l’inflation avait conduit à des revalorisations respectives de 5,3% et 2,2%. La baisse du rythme d’augmentation témoigne du ralentissement de la hausse des prix observé cette année. Le plafond de la sécurité sociale connaîtra pour sa part une progression de 2% en 2026, calculée sur la base des prévisions d’évolution salariale corrigées par les variations effectives constatées en 2025.

L’adoption définitive du budget social met également un terme provisoire aux débats sur l’accélération du recul de l’âge légal de départ à la retraite. La mesure phare de la réforme de 2023 se trouve suspendue, conformément aux demandes répétées des organisations syndicales. Cette décision s’accompagne d’une revalorisation qui touche également l’ensemble des minima sociaux, du RSA à l’allocation aux adultes handicapés, selon le même coefficient d’indexation. Les fonctionnaires territoriaux et hospitaliers verront leurs pensions progresser selon les mêmes règles, leur régime ne disposant pas de complémentaire car leur pension de base n’est pas plafonnée.